Entre deux séries passe-temps et deux films vraiment mauvais (je réserve un post à ce sujet parce que trop c'est trop !), American Horror Story est une petite bouffée d'air vicié aux relents de putréfaction fort agréable.
Ma culture film d'épouvante étant limitée au 'regardable', je ne peux vous citer que peu de références mais j'ai trouvé une partie de la recette : The Amityville Horror, avec une touche de The Omen, un gros brin de The Sixth Sense/The Others et une pincée de Rosemary's Baby.
Je vous avoue que pendant les trois premiers épisodes je faisais pas la fière, surtout quand on regarde ça à 3h du matin... Mais je suis tombée dedans et je précise que je le classe dans la catégorie du 'regardable', étant moi même une âme sensible.
Une famille s'installe dans une maison de Los Angeles, théâtre de nombreux meurtres que l'on découvre à chaque début d'épisode. Évidemment des phénomènes étranges vont s'y passer et bientôt bouleverser leurs vies.
Les acteurs principaux ne me font pas rêver, Dylan Mc Dermott qui semble n'avoir rien fait depuis The Practice et Connie Britton de Spin City dont j'adore la chevelure mais qui est trop 'femme forte moderne' pour le rôle à mon goût. Je dis ça parce que la série se veut vintage 70s 80s, la typo du générique l'annonce très clairement et les inspirations aussi.
Le vrai bonheur c'est Jessica Lange alias Constance Langdon, belle du sud vieillissante au look très 70s, sorcière manipulatrice mais touchante veillant à sa manière sur sa progéniture de freaks. Voisine de la famille Harmon, elle s'immisce dans leur vie, semble tout à fait chez elle dans la 'murder house' (car c'est un des arrêts du car de touristes pour le LA murder tour !) et très à l'aise avec ses occupants trépassés. Elle oscille toujours entre vieille folle vicieuse et mère éplorée à qui la vie a tout pris. Je n'ai vu que peu de films avec elle, le remake de Cape Fear, Tootsie et l'incroyablement brillant Titus avec Anthony Hopkins dont il faudra que je vous parle. Dans American Horror Story elle est impressionnante d'autant plus que son rôle n'est guère flatteur, absolument parfaite pour le rôle.
J'ajoute l'ado rebelle Violet jouée par Taissa Farmiga, très expressive et attachante malgré son rôle assez archétypal au départ.
Et puis il y a Tate, l'ado psychopathe joué par Evan Peters, toujours une flamme dangereuse dans les yeux mais qu'on voudrait innocent.
Le personnage mythique de la série reste je crois Rubberman (oui, il mérite un bold !) : je ne révèlerai pas l'identité de celui qui se cache dans cette combi latex moulante vraiment vraiment flippante mais c'est un coup de génie : tout comme la maison, la combi maléfique parait transformer en être malfaisant celui qui la revêt. On sursaute dès qu'on le voit passer en arrière plan, il ne parle jamais mais il attaque et méchamment.
C'est aussi une des 'qualités' si je puis dire de la série : on n'y va pas de main morte et les héros ne s'en sortent pas forcément. C'est cruel, violent, moralement dérangeant, sanglant et parfois répugnant, avec une certaine dose d'humour noir fort appréciable pour alléger le tout.
Il y a tout de même des défauts dans American Horror Story, des problèmes scénaristiques (qui peuvent parfois se justifier avec la carte 'histoire fantastique') et quelques acteurs secondaires relous, mais on ne lâche pas pour autant. La bonne nouvelle c'est qu'il y aura une saison 2 avec acteurs et lieux totalement nouveaux mais toujours la divine diva Jessica Lange, heureusement.